La construction en terre crue est beaucoup plus actuelle qu’il n’y paraît au premier abord, puisqu’elle répond à la fois aux enjeux techniques, environnementaux et sociaux de l’architecture contemporaine.
Ce matériau, utilisé en structure et en enduit peut être aisément associé aux produits plus contemporains tels que le verre, le béton, la pierre ou le bois et convient à des constructions à étages ou parasismiques.
Le matériau terre présente des propriétés physiques et thermiques intéressantes pour des bâtiments recevant du public. L’intérêt principal des murs en pisé par exemple résident dans leur forte inertie, qui leur permet en hiver d’accumuler la chaleur du soleil dans la journée et de restituer les calories pendant la nuit, et en été d’assurer un bon confort d’été.
Par ailleurs, la terre joue un rôle important dans le confort climatique des occupants en régulant le taux d’humidité de l’air grâce à sa capacité d’absorption et de restitution de la vapeur d’eau. Enfin les murs terre assurent une très bonne isolation phonique et une bonne correction acoustique, là aussi primordiale pour un bâtiment public.
La construction en terre répond à de nombreux enjeux environnementaux et génère en cela de multiples économies :
– en utilisant la terre du site, on utilise un matériau ne nécessitant ni transport et ni transformation (économie de carburant et d’énergie grise)
– c’est un matériau sain, manipulable avec les mains qui ne nuit pas à la santé des ouvriers et des occupants
– la terre est une ressource abondante et entièrement recyclable (pas de déchets)
– les constructions en terre ont une bonne capacité d’absorption des ondes électromagnétiques et des mauvaises odeurs.
La construction en terre est donc un choix pertinent dans une démarche de coût global.
La construction en terre répond aux enjeux sociaux de l’emploi et de la formation. Contrairement aux matériaux industrialisés qui réduisent la part de la main d’œuvre dans l’économie du bâtiment, la terre redonne toute sa place au métier artisanal et aux savoirs-faire. Il est urgent de prendre en compte le critère « d’intensité sociale ». Un chantier de construction en terre revêt aussi un caractère novateur mobilisant les énergies des différents acteurs, maître d’ouvrage, maître d’œuvre, entreprises, stagiaires, habitants de la commune.
briques de terre crue séchées au soleil, stabilisées ou non. De dimensions et de densité variables, les adobes ou carreaux de terre crue peuvent être utilisés indifféremment pour l’édification de structures, le remplissage d’ossatures ou comme élément décoratif.
Version moderne des adobes, ils sont produits artisanalement ou industriellement à l’aide de presses mécanisées. Leur très bonne résistance à la compression (100 kgf/cm2) les prédispose à une utilisation en structure porteuse et pour la réalisation d’ouvrages complexes (arcs, voûtes, dômes,…). La variété de coloris en fonction des terres et stabilisants utilisés offre de nombreuses possibilités décoratives.
Terre damée dans des coffrages, crue ou stabilisée à l’aide d’un liant. Généralement utilisée en murs porteurs de grande épaisseur, cette technique permet d’obtenir une excellente inertie thermique et un temps de déphasage important.
Fibres de paille enrobées de barbotine de terre légèrement tassées dans un coffrage fixé provisoirement sur une ossature bois. En raison de sa faible densité (600 kg/m3 en moyenne), ce matériau représente un bon compromis entre isolation et inertie thermique.
Une grande variété structures complexes (porteuses ou non) telles que voûtes d’arêtes, nubiennes, en navettes, coupoles etc. peuvent être réalisées en terre crue, en terre cuite ou en pierre. Œuvres uniques, éléments monumentaux, décoratifs ou fonctionnels (cave à vin par exemple) ces techniques peuvent s’intégrer dans n’importe quel projet architectural qu’il s’agisse de réhabilitation ou de construction neuve.